L’Archevêque Mgr Abdel Sater de l’Université Antonine : « Le peuple libanais a besoin de paix avant tout. »

Père Saghbiny : « Élire un président pour un Liban rajeuni. »

L’Université Antonine (UA) a inauguré la Neuvaine de Noël avec une prière présidée par l’Archevêque du diocèse de Beyrouth, Mgr Boulos Abdel Sater, au Monastère de Notre-Dame des Semences, Campus de Hadat–Baabda. La cérémonie a réuni des personnalités telles que P. Abbé Joseph Bou Raad, Supérieur général de l’Ordre antonin maronite (OAM), P. Michel Saghbiny, Recteur de l’UA ; une congrégation de moines, Mère Nazeera Khoury, Mère générale des sœurs antonines, le député Élias Bou Saab, Vice-président du parlement, les députés Alain Aoun et Ibrahim Kanaan, les anciens ministres Damianos Kattar et Raymond Arayji, le général Joseph Aoun, commandant en chef de l’armée ; le général de brigade Antoine Kahwaji, Directeur du renseignement de l’armée ; le général de brigade Tony Saliba, Directeur général de la sûreté de l’état ; le général de brigade Élie Deek représentant le général de brigade Élias Al-Baysari, Directeur général par intérim de la sûreté générale ; M. George Aoun, maire de Hadat et M. Antoine El Helou, maire de Baabda–Louaizé; et diverses personnalités politiques, militaires, judiciaires, sécuritaires, sociales et médiatiques ainsi que des membres des instances administratives et académiques de l’Université et de son Conseil des fiduciaires.

À la suite de la lecture de l’Évangile sacré, L’Archevêque Mgr Abdel Sater a prononcé un sermon mettant en lumière l’unité historique et la coexistence au Liban malgré la diversité religieuse et culturelle. Cela a servi de message et de témoignage à la grandeur de l’humanité, de la religion et de la convergence des cultures. Cependant, il a mis l’accent sur les divisions sectaires actuelles et les affiliations politiques. Il a souligné le changement au sein de la population, observant une tendance à l’adoption d’un comportement offensant les uns envers les autres, une adhérence à l’extrémisme religieux et politique et un isolement sans liens entre les individus, sous l’autorité de dirigeants préoccupés uniquement par l’accroissement de leur richesse, de leur pouvoir et de leur domination.

Mgr Abdel Sater a poursuivi en disant : « Nos dirigeants au Liban attisent les tensions, incitent les hostilités contre les autres en public, alors qu’ils s’engagent secrètement dans des transactions et des profits avec eux. Parfois, ils renforcent les divisions et d’autres fois, ils cherchent à dominer. » Il a souligné qu’une « maison divisée tombera, » réitérant la nécessité essentielle d’une paix enracinée dans l’unité et la responsabilité partagée. Ainsi, l’impératif d’élire un président pour la République, car l’État ne peut fonctionner sans cette composante fondamentale. Que chacun se souvienne que si la structure s’effondre en raison de ses fissures, elle s’effondrera sur la tête de tous, et il n’y aura aucun survivant. »

À la fin de la Neuvaine, orchestrée par la Chorale de l’UA sous la direction de P. Toufic Maatouk, le Recteur a prononcé un discours dans lequel il a adressé une prière pour le Liban, déclarant : « Pour la deuxième fois consécutive, la nation célèbre comme un orphelin sans président. Il est nécessaire que nous élisions rapidement un président pour le bien commun et la possibilité d’un Liban rajeuni. Nous prions, espérant que ceux qui sont responsables de la nation ne nous entraîneront pas dans le tourbillon de l’incertitude prolongée. De plus, nous prions pour qu’ils ne nous privent pas, nous qui sommes voisins du Palais et du Président, de l’honneur de sa présence en cette occasion glorieuse. »

P. Saghbiny a poursuivi : « Ce soir, nos prières s’étendent aux journalistes, les ‘soldats de la vérité’, en pensant particulièrement à ceux qui ont sacrifié leur vie pour nous apporter une vérité non filtrée. Que Dieu ait pitié de ceux qui ont donné leur vie à la poursuite de la vérité, et protège ceux qui restent avec Son soin et à l’ombre de Sa force. » Il a également prié pour la Palestine en général et Gaza en particulier, disant : « L’enfant dans la crèche et sa mère Marie, deux visages pleurants. Aujourd’hui, nous ne prions pas ‘pour les enfants sans écoles’, mais pour les écoles et les vacances sans enfants. Les enfants sont allés sans retour, ont péri parce que de nombreuses consciences sont mortes avant eux. » Le Recteur a conclu son discours en implorant le Seigneur de dissiper le nuage de consciences éteintes de nos sociétés, et de nous accorder des hommes et des femmes éclairés par la vérité qui « libère ». Il a souligné que nous ne prions pas seulement pour que la guerre cesse ou que le conflit prenne fin, mais nous prions ici ce soir et toujours pour que le Dieu de la paix accorde à chaque enfant la capacité de prospérer librement dans sa propre terre, que ce soit la Palestine, le Liban ou tout autre pays souffrant de conflits et de guerres.

Une réception cocktail a suivi la Neuvaine dans le but de permettre aux invités de passer un moment inspirant ensemble et de savourer l’échange enrichissant de paroles.